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Schéma touristique du Gard 2010-2013
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Le tourisme dans le Gard

 

Mais de quel tourisme parle-t-on ? Quelles sont ses orientations et ses perspectives ? Pour mieux le savoir il faut un peu se plonger dans les dossiers... L'offre touristique est organisée au niveau départemental et l'hétérogénéité du département oblige à distinguer des sous-régions bien identifiées car de caractère fort différent (cf. carte) et pratiquant des formes de tourisme particulières.

 

A l'intérieur de ces régions, l'offre d'hébergement est évidemment un indicateur essentiel de la dynamique touristique : sans hébergement, pas (ou peu) de tourisme. Sur ce plan en tout cas les Cévennes sont remarquablement positionnées si on tient compte que :

  • dans la région "Costières-Camargue-Méditerranée" (zone 1) il y a tout l'équipement côtier et balnéaire,

  • dans "Vignes et garrigues" (zone 2) des poids lourds : Nîmes et le Pont du Gard,

  • malgré cela, les Cévennes (zone 3) ont une offre égale à 33 % du total, on compris l'hébergement " non marchand " (résidences secondaires). Evidemment cette offre est portée davantage vers les campings et gîtes que vers les hôtels et les hébergements collectifs (cf. tableau).

 

Reste à la valoriser et à "remplir" les gites et les campings... si possible de manière rentable. Ce qui signifie que la quantité ne fait pas le chiffre d'affaires 1 ni à fortiori la rentabilité.

 

Les acteurs du tourisme

 

Qui sont les acteurs touristiques locaux (à l'échelle du canton) ? En fait un peu tout le monde si on considère que c'est le tourisme qui est la locomotive locale en matière d'économie. Il implique autant :

  • des professionnels : les hébergeurs, les commerçants, les artisans, les services,

  • des particuliers : les propriétaires des résidences qui constituent les 200 000 lits "non marchands" sur les 300 000 "lits" disponibles dans le Gard.

 

C'est beaucoup. D'autant que faute d'autres pôles de production autonomes (agriculture, commerce, transports et construction étant largement dépendant du tourisme), l'autre " poids lourd " de l'économie locale est ce qu'on appelle " l'économie résidencielle ". Celle qu'alimentent les revenus produits au niveau national, ou jadis, pendant sa vie professionnelle, et "redistribués" localement par l'intermédiaire du financement des services publics, retraites, dépenses de santé et d'aides sociales, puis remis dans le circuit par les dépenses de consommation des bénéficiaires de ces revenus.

 

C'est pourquoi les décisions stratégiques en matière touristique, et les actions concrètes, impliquent beaucoup de conséquences locales. Le tourisme, notamment, a l'intérêt de créer un certain nombre d'emplois, permanents ou temporaires, directs et surtout indirects. Mais il peut aussi transformer un territoire en " zone à touristes ", le vidant ainsi de son identité première voire de ses ressorts créatifs dans d'autres domaines. Il est donc particulièrement important d'y investir un regard citoyen.

 

Quelles perspectives d'avenir ?

 

Quelles sont les tendances relevées par le " Schéma départemental (Gard) de l'économie du tourisme et des loisirs 2010-2013 ? "

 

Faute de chiffres plus récents, ceux de 2009, antérieurs à l'impact de la crise de 2008, montrent déjà que, en valeur, le chiffre d'affaires touristique a baissé dans la plupart des catégories d'hébergement sauf gîtes de France et hébergements collectifs. En volume au contraire, le Gard a gagné près d'un million de nuitées (sur 20 millions en tout). Cela n'augure rien de bon pour la rentabilité des installations. Citons le document :

 

 

" La clientèle est composée à 61% de français et 39% d’étrangers. Pour les français ce sont les régions de Paris-Ile-de-France, Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon qui dominent. Pour la clientèle étrangère ce sont les touristes originaires des Pays-Bas, de la Belgique, de l’Allemagne, de l’Italie et du Royaume-Uni qui sont les plus représentés. Le touriste étranger affiche une dépense de près de 60 € contre 46 € pour le touriste français... La durée moyenne du séjour est plus élevée qu’au niveau régional et national, toutes origines confondues elle est de 13,1 jours en 2009. " 2

 

Au delà du chiffre d'affaires, il y a aussi l'aspect qualitatif de la demande :

" C’est la diversité de l’environnement et sa qualité qui sont déclarées prioritairement attrayantes par la clientèle touristique... la qualité de l’environnement, la préservation des ressources, la rencontre avec les populations locales, sont autant de nouvelles attentes que les clientèles expriment et qui sont en osmose avec les principes du développement durable. Partant de la demande de la clientèle, le tourisme de découverte a été développé... L’envie de nature et de “vérités” ne cesse de s’accroître et devient aujourd’hui un véritable enjeu du développement touristique gardois (pratique du tourisme itinérant et demande de découverte d'exception) ... "

 

Des démarches constructives

 

A cet égard, l'une des actions-phares départementales consiste à développer un réseau de "villages de caractère" qui a permis de distinguer notamment : Lussan, Saint Martial, Vézénobres, Dourbies, Barjac, Goudargues, La Roque-sur-Cèze, Aiguèze, Mialet, Saint-Jean de-Valériscle, Aumessas, Le Cailar etc. Plusieurs de ces villages sont situés dans les Cévennes. 

 

Remarquons toutefois que, à côté des labels accordés à des lieux privilégiés engagés dans une dynamique volontariste, la qualité environnementale et paysagère plus banale ne vas pas toujours de soi. Certes, globalement la beauté des paysages frappe toujours le visiteur mais avec quelques réserves :

 

  • Quant à l'aspect visuel environnemental "pur" en raison de l'état parfois dévasté de la végétation (châtaigneraies en déclin, prolifération des ronces, des fourrés, des lianes et des arbres morts, des murettes de bancels qui s'écroulent etc) aux abords immédiats des villages et des itinéraires, et de l'évolution inquiétante des rivières (baisse du niveau des eaux, algues...).

  • Quant à l'extension (localisée) de zones utilitaires certes, mais sans caractère (artisanales, commerciales ou à usage d'habitat), qui enserrent progressivement les lieux dans une dynamique de banalisation.

  • L'ensemble est plutôt dommageable dans la perspective de la valorisation économique du potentiel paysager via le tourisme.

 

Heureusement, par ailleurs, des avancées peuvent être constatées dans la qualité des restaurations de l'architecture traditionnelle, des animations (nombreux festivals), produits et services touristiques (Bambouseraie de Prafrance, Jardin des Sambucs, Petit-Train, etc) et de la valorisation du terroir par des produits de qualité (oignons doux, agneaux des Cévennes, fromages, vins ...).

 

Que peuvent les associations pour conforter les initiatives positives ? Pas grand chose sinon à la manière du modeste colibri : faire à la mesure de leurs moyens et de leurs statuts 3. Elles ont au moins la capacité :

 

  • de sensibiliser leurs membres (voire au delà) par la diffusion de l'information et de la connaissance : c'est d'autant plus vrai pour une médiathèque, si on pense à celle de Lasalle, et pour le Club cévenol dont la vocation touristique est clarifiée dans ses statuts :  "Tout en maintenant la tradition d’accueil et d’hospitalité des Cévennes et des Causses, (le Club cévenol a pour but) de favoriser uniquement les formes d’un tourisme qui sache respecter leur originalité ".

  • de les mobiliser pour ajouter un volet qualitatif "non marchand" à l'offre touristique, qui réponde à la demande de "rencontres avec les populations locales" (sic).

 

Les modalités peuvent varier, par exemple :

 

  • ouvrir des lieux au public en complément de l'offre touristique institutionnelle, pour lui faire découvrir l'histoire, la culture locale dans la durée, par le livre, le film, le parcours in situ (ex. la découverte insolite de Lasalle),

  • co-organiser des manifestations, évènements, expositions, parcours de découverte etc,

  • initier des rencontres et, pourquoi pas, des réseaux de "personnes ressources" volontaires pour s'engager dans l'accueil ponctuel de visiteurs voulant découvrir les Cévennes autrement, à travers les activités et les conseils de particulier à particulier. 

 

La nouvelle communauté de communes et l'association en charge de l'Office du tourisme intercommunal pourraient d'ores et déjà mettre en réseau leurs membres, les professionnels et associatifs intéressés, via Internet, pour échanger sur ces sujets et prendre la mesure de l'état présent de la réflexion et des énergies disponibles. Comme toute association l'Office du tourisme intercommunal pourrait aussi faire appel aux adhésions pour associer le public à la définition de ses orientations.

 

Michelle Sabatier

 

 

Des professionnels et des associations, ce qu'on aussi appelle " la société civile ".

Les " domaines de compétences " des communautés de communes leur sont délégués par les communes qui renoncent à exercer seules leur pouvoir d'agir au profit d'une action à une échelle géographique plus significative.

3 " Redéfinition de l’accès au sommet, terre de vélo, terre d’orientation, terre nordique et sentiers forestiers d’interprétation, terre et faune sauvage. "

 

 

 

 

Le dossier "inondations" contient des témoignages, un historique et un interview du directeur adjoint du Smage des Gardons

Les inondations à Lasalle : un historique (Alain Maurel)

(extraits, la suite dans le Grillon de Septembre 2013)

 

Lorsque, à Lasalle, on aborde dans la conversation les phénomènes climatiques Cévenols et les inondations qui ont périodiquement ravagé le village la date de septembre 1958 vient immédiatement à l’esprit. Mais si on se réfère aux archives de la commune on s’aperçoit que dans les siècles passés de nombreuses inondations ont eu lieu à Lasalle et elles ont été souvent très dévastatrice ; elles ont fait l’objet de débats et de réflexions lors des conseils municipaux conduisant à la proposition de travaux quelque fois très ambitieux pour tenter d’améliorer la prévention du risque !

 

Au début du 19eme siècle ,le 19 septembre 1811, une très violente crue de la rivière dévaste la partie basse du Village et notamment le quartier de la Gravière ,à cette époque le pont de fer n’existait pas et à la place des filatures et de la poste il y avait des jardins, en outre le niveau de la rue, simplement empierrée, était beaucoup plus bas.

A la suite de cette catastrophe le Maire, Manoël de la Gravière établit la constatation suivante : « Considérant que presque tous les jardins sont ouverts par l’effet de l’inondation qui a renversé les murs de clôture et enlevé en grande partie les herbes potagères ;qu’il importe par conséquent de conserver le peu qu’il reste !! »

Il prend alors trois arrêtés ;le premier en date du 22 septembre contre les pillages : « Considérant que ces pillages défendus dans tous les temps sont infiniment plus odieux aujourd’hui et ne sauraient produire d’autres effets,pour ceux qui s’en rendent coupables que de refroidir la charité à laquelle la plupart d’entre eux doivent leur existence et qui forcent l’autorité à employer des moyens extraordinaires pour réprimer ce nouveau fléau » .Suit la sanction : « Tout individu qui sera trouvé dans la propriété d’autrui sans raison légitime sera conduit au Vigan pour y être jugé par le tribunal de police correctionnel ».

Le second arrêté en date du 23 septembre stipule  « Considérant que l’arrêté du 22 doit suffire pour arrêter les dévastations qui pourraient être faites par les individus mal intentionnés mais qu’il reste à prévenir les dégâts qui pourraient être faits par les cochons qu’on laisse divaguer et qui ne sont pas gardés » et suit la disposition : « Il est défendu à tout particulier de laisser sortir leur cochons sans une garde capable de les contenir et de les empêcher d’entrer dans les jardins » Et la contravention se monte à 50 centimes !!